Le printemps des tons

Pendant que Leïla fait la belle sur la scène du Théâtre des Arts avec un  individu peu recommandable (non, ce n'est pas de la diffamation, c'est de notoriété publique que ce Dom Juan est un drôle de type !), faut bien qu'Accords d'Elles bosse... Et comme notre reine des fleurs est quand même prévoyante, elle nous a envoyé un jardinier... Tiens, on change aussi de couleur de cheveu... mais il est aussi volubile que Leïla !

C'est toujours ravigotant pour un groupe de bousculer ses habitudes... Un peu comme dans un couple finalement... non, je ne fais pas l'apologie des méthodes scandaleuses de l'autre, là bas, sur la scène avec Leïla !, je parle du confort intellectuel dans lequel on risque de ronronner... 

Bref, bienvenue à Laurent et hop, c'est parti ! Bon, nous sommes des fleurs, sensibles à l'arrivée du printemps, dès qu'un homme  entre dans la salle de répétition, c'est un peu plus dissipé que d'habitude... surtout que le nouveau chef est branché anatomie : plexus, cavité buccale supérieure, luette (je te plumerai)... En fait, ça marche plutôt bien avec les sopranes, qui s'élancent bravement vers leurs aigus... bon, encore un peu trop crispées... semble t-il comme si elles marchaient vers le supplice... alors qu'on  leur demande tout simplement d'être debout à la proue du Titanic avec le vent qui les pousse... Comme dirait Anne, il ne faudrait pas non plus envoyer un vent à la note... Pour la peine, les mezzos font un petit gloubiboulga de Tota pulchra est avec un air de communiantes... Du coup, on ne peut pas s'empêcher de se demander quand c'était, leur première communion... Allez, allez, on ne mollit pas, on fait des grands tons, on met du U dans le Si et ça roule !

Ca se complique avec Poulenc : le chien, victime de maltraitance auditive par les sopranes, se sauve, la queue entre les pattes et va porter plainte à la SPA... (vu qu'il était perdu, du coup, il pourra être retrouvé, c'est cool)... Les mezzos quémandent une caresse...le chien finit couché vu que le si bémol est fatigué...

Laurent nous félicite pour notre capacité à chanter 1/4 de ton en dessous à l'aise, nous, tranquilles, on fait comme si c'était un compliment... J'apprends des mots : il paraît qu'on fait des désinences sans s'en appercevoir, ben mince alors, on est super fortes ! ...Idem quand il finit par lâcher "Saint Cluster, priez pour nous" (c'est notre côté fleurs en bouquet)... La prochaine fois, quand on se connaîtra mieux, on peut lui proposer Sainte Rita, patronne des causes désespérées, ça marche aussi ! 

Bon, on finit par s'essayer à Mendelssohn, un peu loin dans nos mémoires... Veni, oui mais pas trop vite !!

j'enrage de ne pas pouvoir venir jeudi prochain, j'aurais bien aimé connaître la suite ! Vous me raconterez !